Symbole d’abondance et de longévité, l’arbre n’en a pas moins ses faiblesses. Sujet à certaines maladies, il nécessite de l’attention et des soins préventifs. La taille est le premier moyen pour éliminer les foyers contaminants. Objectif : supprimer les rameaux les plus faibles et donc les plus touchés par la maladie. Exit l’œil de paon, spécifique à l’olivier, la cercosporiose, la mouche de l’olive.
Ennemi numéro 1 de l’oléiculteur, la mouche de l’olive mesure 5 mm et possède des ailes transparentes ornées d’un petit point noir à leur extrémité. La femelle pond à un rythme frénétique, ce qui engendre la perte d’environ un demi kilo d’olives pour chaque individu. Un pouvoir de nuisance multiplié par la descendance. De l’œuf minuscule sort au bout de deux jours une petite larve qui se nourrit de la chair de l’olive en creusant une galerie. Neuf jours après sa naissance, l’asticot est prêt pour sa métamorphose en mouche, à l’intérieur même de l’olive. L’insecte sort alors en faisant un trou dans la peau de l’olive, formant une petite tache brune aux bords nécrosés parfaitement visible et caractéristique. Si la mouche est installée, l’oléiculteur peut recourir à des pièges composés d’une plaque de carton enduite de glue et d’une petite capsule de phéromones qui attirent les mâles de la mouche, qui finissent par s’engluer sur la plaque.
L’œil de paon (Cycloconium oleaginum) lui, est une maladie due à un champignon, le Spilocaea oleaginea, qui attaque les feuilles de l’arbre et plus rarement les fruits. Il empêche également la production de bois d’une année sur l’autre. Des taches circulaires, jaunes ou brunes, marquées de cercles concentriques, ont donné son nom à cette maladie cryptogamique. Sa période de prolifération est le printemps et l’automne, lorsque l’atmosphère est douce et humide. Il commence par s’en prendre aux branches basses puis envahit tout l’arbre. Les feuilles tombent alors rapidement, affectant la production d’olives. Dès les premiers symptômes, il faut traiter l’ensemble du feuillage à la bouillie bordelaise, fabriquée à base de cuivre et de chaux. Une technique aussi utilisée à titre préventif au début du printemps et à l’automne.
Parmi les plus courantes et non des moindres, la cercosporiose (ou plomb de l’olivier) qui provoque la chute anticipée des feuilles et affaiblit l’arbre, donc la production, sur plusieurs années. Tout comme l’œil de paon, la cercosporiose est la conséquence d’un champignon parasite (Pseudocercospora cladosporioides) dont le développement est très comparable. Côté prévention, on veille à aérer l’arbre : plantation avec une densité raisonnable (les rangs sont écartés d’au moins six mètres), taille régulière des oliviers, et pour redonner de la vigueur à l’olivier.
Dernière maladie, la bactérie Xylella fastidiosa, qui depuis 2013, est responsable du complexe de desséchement rapide de l’olivier (CoDiRO) en Italie (région des Pouilles). Transmise et véhiculée par des insectes vecteurs, elle s’attaque à un très large spectre de végétaux : vignes, oliviers, arbres fruitiers (Prunus), agrumes, caféiers, chênes, luzerne, etc. Bactérie du xylème, Xylella fastidiosa, empêche la plante de s’alimenter en gênant les mouvements de la sèvre brute. Les symptômes de ses manifestations sont peu spécifiques (flétrissement, brûlures foliaires) et rendent difficile sa détection. Actuellement, il n’existe pas de moyens curatifs pour lutter contre cette bactérie. La décision européenne, visant à empêcher l’introduction et la propagation de la bactérie sur le territoire, préconise l’arrachage et la destruction des plants contaminés.